Les professionnels du dénigrement de l’Église catholique sont mauvais. Tel Eric Fassin par exemple, qui a pondu un billet pitoyable dans Le Monde le 14 janvier 2013, intitulé "L’Église catholique, au mépris du droit", retwitté par quelques suiveurs, mais auquel il a été peu répondu, sans doute par lassitude, car la grossièreté lasse.

En bref, l’Église serait homophobe et sexiste car elle ne recrute ni femmes ni homosexuels comme prêtres catholiques. Et il ose intituler son libelle "au mépris du droit". Il s'assure ainsi un succès facile sur le site du Monde, son propos n'ayant pas manqué de lever les commentaires approbateurs d'un troupeau d'ânes heureux de joindre leur coup de pied au sien.

Pris d'un doute à la fin de son discours, il précise discrètement que son propos ne s'applique qu'à l’Église d'Alsace Moselle. Sans cette exception régionale, en effet, comment soumettre au droit du travail le métier de prêtre et accuser l’Église catholique du délit d'homophobie ? Depuis les persécutions de 1905, elle a été dépouillée de toute personnalité juridique. Pas de chance, l’Église catholique ne peut pas avoir la qualité d'employeur.

Et pas plus qu'ailleurs en Alsace-Moselle où, quand même les prêtres y seraient assimilés à des agents publics, ce qui n'est pas établi, leur employeur serait alors plutôt l’État.

Mais tout cela est vain puisque, comme l'a confirmé la cour d'appel de Douai par un arrêt de sa 5e chambre sociale du 30 mai 1984, "la préparation du règne de Dieu sur la terre ne constitue pas, du fait de sa finalité spirituelle, une activité relevant du code du travail, quelles que soient les modalités juridiques pratiques utilisées". Position constante de toutes nos juridictions.

Curieux comme les mêmes voudraient tantôt éradiquer l’Église du paysage civil, tantôt la remettre au pas pour la faire tomber sous le coup de la loi. On se demande qui méprise le droit ici, si ce n'est celui qui prétend faire application d'un droit inapplicable. Mais ce qu'on aurait aimé qu'Eric Fassin nous dît, c'est qui, si ce n'est l’Église, peut bien être l'employeur des prêtres. Oui, finalement, pour qui roulent les prêtres ?

Celui auquel je pense a déjà subi un mauvais procès, mais à l'époque, ses juges n'avaient pas songé à invoquer le droit du travail pour le condamner. Eric Fassin a trouvé un nouveau motif de jugement et de condamnation. C'est original, mais franchement, ce n'était pas la peine d'en rajouter.

 

 

 

Jésus devant ses juges - Gerrit van Honthorst - vers 1617